Tantôt encensée par la FIFA pour les «préparatifs remarquables» en vue de la Coupe du monde-2018 de football, tantôt sanctionnée par le CIO pour des affaires de dopage, la Russie du sport aura vécu une année 2017 mitigée, avec beaucoup de hauts et de bas.
Pays hôte du prochain Mondial (14 juin – 15 juillet), la Russie a achevé «avec succès», de l’avis de la Fédération internationale de football (FIFA), les préparatifs pour abriter cette prestigieuse compétition planétaire. En juin dernier, en guise de répétition générale avant ce Mondial, la Russie avait abrité, dans de bonnes conditions, la coupe des Confédérations, en témoignent les félicitations de l’instance faîtière du football mondial adressées aux organisateurs russes. Forts de cette expérience, les Russes veulent réussir également l’accueil du prochain Mondial de football. Pour cela, ils n’ont pas lésiné sur les moyens, consacrant un budget de 6,7 milliards dollars à l’organisation de cette compétition. De nouveaux stades ont été construits et d’autres ont été rénovés dans les 11 villes qui vont accueillir la compétition, à savoir Saint-Pétersbourg, Sotchi, Kazan, Saransk, Kaliningrad, Volgograd, Rostov-sur-le-Don, Nijni Novgorod, Ekaterinbourg et Samara. A l’instar des dix autres villes hôtes, la capitale Moscou, vitrine du pays, a fait peau neuve. Un vaste programme de rénovation et d’embellissement de l’espace public lancé en 2015, a été réalisé. L’objectif étant d’embellir et d’organiser au mieux la vie publique dans cette ville de 1.000 km² et de plus de 12 millions d’habitants.
Les sanctions du CIO tempèrent l’enthousiasme russe
L’enthousiasme russe d’abriter cette prestigieuse compétition de football et d’accueillir, dans la foulée, un million de visiteurs étrangers, a été relativement tempéré par le Comité international olympique (CIO) qui a annoncé, à différentes périodes de l’année, une cascade de suspensions à l’encontre des athlètes russes, pour «motif de dopage». Des accusations démenties à maintes reprises par les autorités russes. Le 5 décembre dernier, le CIO a annoncé la suspension de l’équipe de Russie des prochains jeux Olympiques d’hiver 2018 pour «dopage institutionnalisé», indiquant toutefois que certains de ses sportifs pourront prendre part aux épreuves organisées à PyeongChang (Corée du Sud) du 9 au 25 février, sous drapeau olympique et strictes conditions.
Le CIO a également annoncé le bannissement à vie des JO du vice-Premier ministre russe Vitali Moutko, longtemps en charge du secteur des sports. La présidence russe a réagi, à plusieurs reprises, à la série de sanctions pour dopage prononcées contre les athlètes russes, estimant que celles-ci sont destinées à «alimenter la campagne antirusse actuellement en cours». Pour la diplomatie russe, la suspension de l’équipe de Russie des prochains Olympiades d’hiver, «s’inscrit dans le plan B visant à isoler la Russie, puisque toutes les tentatives précédentes ont échoué», avait déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Selon la diplomate, «après le camouflet essuyé par ceux qui espéraient voir les jeux Olympiques de Sotchi enregistrer un échec, le plan B, que nous voyons maintenant, a alors été actionné (…) Les attaques sont menées sur plusieurs fronts, c’est une offensive à grande échelle».
«Je crois que cela est dû au fait que la tentative d’isoler la Russie, ou mieux encore +marcher sur la Russie+», se soit estompée. Les tentatives d’isoler la Russie se sont effondrées, mais le désir, les efforts et les opportunités existent toujours.» «Nous avons devant nous une image à grande échelle d’une campagne agressive contre la Russie, menée tous azimuts (…) La même chose se passe dans le sport, a déclaré la diplomate russe. Nous pouvons voir des accusations non fondées et des décisions de priver les athlètes du droit de prendre part à des compétitions. Etrangement, on applique la soi-disant responsabilité collective aux athlètes russes. Tout cela constitue une tentative de faire sortir la Russie du concert sportif mondial». La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a fait savoir que le problème du dopage «a existé depuis longtemps et de nombreux athlètes de différents pays ont été suspendus.
Cependant, jamais auparavant le CIO et d’autres responsables sportifs n’ont réagi de la sorte». Près d’un Russe sur deux estime que «des forces politiques étrangères» sont responsables de la suspension de la Russie des jeux Olympiques d’hiver 2018 pour un présumé «dopage institutionnalisé», selon une étude récente de l’institut de sondage public Vtsiom. Le 14 décembre dernier, lors de sa conférence de presse annuelle, le président Vladimir Poutine avait estimé que «la situation autour des sportifs russes se développait «à cause de la campagne électorale en Russie», et que toute cette affaire coïncidait «avec les processus politiques actuels» dans le pays. Il a affirmé en conclusion qu’il y voyait «une motivation politique» puisque «dans d’autres pays, on découvre également des cas de dopage, mais sans qu’il y ait autant de réactions».